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Dis-moi ce que tu manges…

24/06/2019
Marianne Roumégoux
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L'essor des protéines végétales dans l'alimentation ne se dément pas (cf. IDC211 de mars 2019). Que ce soit pour des raisons de santé publique ou de pression environnementale, il est en effet recommandé de diminuer la part de viande sur nos tables et de lui chercher des alternatives. Parmi elles, les céréales, associées aux légumineuses, devraient trouver leur place dans l'éventail des sources exploitées. Les deux espèces s'avèrent en effet complémentaires d'un point de vue nutritionnel.
Le développement de cette nouvelle voie de valorisation constituerait, notamment pour l'export, un débouché à forte valeur ajoutée pour les céréales françaises, comme le soulignait Anne Wagner, présidente de Protéines France, dans l'interview qu'elle a accordé à Industries des Céréales (cf. extrait). Le thème mobilise les industriels et l'administration. De nombreuses initiatives sont déjà lancées.

Le dernier salon de l'agriculture a été le reflet de l'évolution en cours dans les mentalités et les assiettes des Français: dans le hall 1, celui consacré aux animaux d'élevage, trônait en bonne place une sorte de bar arborant l'enseigne ''Le Fléxitarien''.

Se recréer une famille, une tribu

En effet, si vous tendez à modérer votre consommation de viande, alors vous en êtes un, un fléxitarien. Nous le sommes d'ailleurs en grande majorité. Cela nous oppose évidemment aux végétariens et aux vegans. Alors que ces derniers sont parfois pointés du doigt pour leur dogmatisme, leur côté radical (qui est allé dans l'excès), pourquoi vouloir se coller une nouvelle étiquette, qui divise encore la population en catégories ? La réponse est évidemment de l'ordre du marketing mais répond aussi à une tendance de fond: s'imposer des interdits alimentaires serait un moyen pour certains consommateurs de se faciliter la tâche face à l'abondance de l'offre, expliquait un sociologue lors d'un colloque sur la question du gluten. Et une fois leur camp choisi, ils s'y tiennent, devenant sourds à tout argument contradictoire. 

Cette orientation leur permettrait aussi de se recréer une sorte de famille, de club de personnes partageant les mêmes convictions et dans lesquelles ils se retrouvent... Soit. Mais faut - il vraiment accepter d'être encore classé dans une nouvelle case ? Ne peut-on pas en grande majorité rester simplement sous l'étendard de notre immense famille, millénaire et universelle : celle des omnivores? Et, s'il faut vraiment arborer une étiquette, aujourd'hui, je le revendique haut et fort : Je suis un Homo sapiens… comme ils ne disent pas.

Edito de l’édition n°211 du magazine Industries des Céréales proposant un dossier sur les protéines alternatives à la viande.

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