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Edito

25/06/2018
Marianne Roumégoux
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A la sortie de l’école, en discutant avec des parents d’élèves, l’un d’eux explique qu’il a participé en tant que spécialiste à un grand débat sur le thème : redonner de la valeur à notre alimentation. Baignant dans le milieu, je comprends qu’ils ont réfléchi collectivement aux moyens de mettre fin à la guerre des prix et à son effet délétère pour l’activité des filières. Comment faire comprendre aux Français que la qualité a un coût ? A ma grande surprise, une des mamans, pourtant attentive à l’actualité, rétorque : « Ha, ils vont arrêter de produire de la m… !?» 
Je suis médusée ! Quel décalage entre la réalité de l’industrie agroalimentaire et la perception qu’en ont les Français ! Connaissant les difficultés du secteur, le mot valeur me renvoyait à la notion de rémunération du travail et de l’attention portée par les producteurs et les transformateurs à la qualité de l’aliment. Notre interlocutrice, et sans doute d’autres, persuadée de consommer de la sous nourriture, entendait valeur nutritionnelle et qualité intrinsèque des aliments qui auraient donc atteint dans leur imaginaire un niveau proche de zéro. 
Deux enseignements pourraient être tirés de cet échange : cela sonne comme une lapalissade, mais le choix des mots reste essentiel car, selon le degré de connaissance et de sensibilité à une question, leur interprétation peut être bien différente. Deuxième point à relever, constat établi depuis longtemps, les opérateurs, agriculteurs en tête, ont un gros travail de pédagogie à mener pour expliquer leur travail, leurs expertises et les multiples contraintes avec lesquelles ils doivent composer (et auxquelles certains produits importés échappent d’ailleurs). Ils doivent aussi éviter de laisser le champ libre à des non spécialistes qui parfois diffusent des contre-vérités. On le voit, le secteur s’y emploie, via les réseaux sociaux, les écrans de TV, la presse écrite… 
Mais encore faut-il qu’on lui en laisse l’opportunité. Mini ferme de découverte des plantes cultivées et animaux élevés ; atelier sur la vie du sol ; présentation des robots et autres drones pour la lutte biologique,… Comme en 2015, la coopérative Terrena peaufinait depuis plusieurs mois ses animations pour faire découvrir ses métiers à quelque 500 écoliers mi-juin. Mais, suite à « la contestation de certains parents, à laquelle se sont jointes d’autres oppositions à l’agriculture conventionnelle », l’inspection de l’éducation a tout annulé. La rencontre n’a pas eu lieu.

 

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