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Le financement participatif fait recette, notamment chez les boulangers

Mis à jour le 04/02/2016
04/02/2016
Marianne Roumégoux
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Le crowdfunding, ou financement participatif, constitue une alternative au recours aux prêts bancaires, de plus en plus sollicitée par les PME et TPE. 78M€ en 2013, 152M€ en 2014 et quasi autant sur le seul premier semestre de l’année 2015. Les sommes engagées par des particuliers dans des projets entrepreneuriaux enregistrent un développement exponentiel ! Et, selon un sondage (Institut Think -février 2015), près d’un Français sur deux serait prêt à aider une PME/TPE.

Un système sécurisé

Besoin en fonds de roulement, nouveau matériel, essor à l’international,… et même personnel, « tout financement est envisageable !, témoigne Cecilia Adam administratrice de l’agence Cap ! qui accompagne des entrepreneurs se lançant dans l’aventure. Le crowdfunding  s’appuie sur des plateformes internet sur lesquelles chacun peut soutenir financièrement les projets de son choix. Ce système est réglementé en France depuis fin 2014, ce qui sécurise les opérations. Les porteurs peuvent prétendre à un montant pouvant aller jusqu’à 1M€, avec un taux de succès du financement supérieur à 95% ! Les entrepreneurs le sollicitent quand les banques ne suivent plus. « Communication, design,… Certains projets s’avèrent très difficiles à faire financer » par les circuits traditionnels, confirme Vincent Ricordeau, cofondateur de kissKissBankBank (2004) et de Lendopolis, plateforme consacrée aux projets de TPE/PME, lancée fin 2014.

Une solution quand les banques ne suivent pas

Mais les entreprises se tournent aussi vers ce nouveau type de financement pour ce qu’il apporte en plus des euros: visibilité et réputation ! « Les porteurs de projets acquièrent par ces opérations une communauté, des consommateurs ou prospects, qui leur font confiance et vont parler d’eux. Cela assure donc un plan de communication large, moderne et jouant la transparence », résume Vincent Ricordeau.

 

Bien vendre son projet

Les particuliers peuvent verser jusqu’à 1.000 € par entreprise. Aux porteurs de les convaincre de soutenir leur idée par la pertinence de leur présentation.« Les valeurs véhiculées par les projets et leur instigateur sont déterminants », témoigne Cécilia Adam. Et de citer l’exemple d’une coopérative laitière du pays basque, qui a surtout été aidée par des locaux, sensibles à la notion d’approvisionnement de proximité et à l’idée d’accompagner l’économie régionale. Selon l’enquête de l’Institut Think, 47% de la population nationale seraient partants pour prêter à une PME/TPE via le crowdfunding, dont 10% de façon catégorique. Une manne qu’un tiers des chefs d’entreprise (800.000 entreprises) se verrait bien solliciter.

Ne pas oublier de faire connaitre son projet

« Nous sentons un réel engouement, avec des demandes entrepreneuriales qui progressent de mois en mois », confirme l’administratrice de l’agence Cap !  Le succès de ces opérations nécessite toutefois de bien préparer son projet et son accompagnement. La faisabilité et le plan de financement doivent, comme auprès d’une banque, être bien verrouillés pour obtenir l’agrément de la plateforme. Et « il serait naïf de croire que la démarche va fonctionner sans la faire connaitre », met en garde Cécilia Adam. Les réseaux sociaux se révèlent à cet égard essentiels. Il faut les déployer et les mobiliser « avant le lancement de la campagne ». L’appel à soutiens dure entre 15 jours et 3 mois, selon les dossiers et les plateformes.

Déjà des aficionados

Grosses comme petites entreprises, à tout stade de développement, peuvent trouver un intérêt au financement participatif, le tout étant de choisir le modèle adapté au projet (cf. choisir son modèle). « Boulangers et pâtissiers comptent parmi les professions qui se le sont le plus approprié», rapporte Cécilia Adam. Microbrasseries, paniers de produits de la ferme,… s’avèrent aussi bien présents sur les plateformes de financement participatif, comme Miimosa. Autre opération notable, celle des Gueules cassées de céréales du petit déjeuner. Dans une logique de lutte contre le gaspillage alimentaire, l’idée a été de valoriser les écarts de production. Quelque 30.000€ ont ainsi été récoltés via KissKissBankBank, qui rassemble beaucoup de projets axés sur le développement durable.

Nombre de Français se disent prêts à mettre la main à la poche pour donner du sens à leur placement. Déjà bien ancré outre-Atlantique le financement participatif monte en puissance dans l’Hexagone. Cette source de trésorerie alternative, par ailleurs bon vecteur de communication pour une entreprise, mérite sans doute d’être étudiée de plus près…

Retrouvez le dossier dans son intégralité dans la revue Industries des céréales n°196.

A lire aussi: Un type de financement participatif pour chaque situation

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