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Fabienne Lavayssière : doyenne des anciens élèves de l’école de meunerie

Mis à jour le 03/03/2015
02/03/2015
Marianne Roumégoux
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Fabienne Lavayssière, étudiante à l’Ensmic en 1941, est la seule fille diplômée de sa promotion, la numéro 18. Elle est en fait la première femme à suivre la formation de meunier. Sous l’occupation, "pouvoir faire des études n’était pas évident", témoigne-t-elle. La jeune parisienne, entend parler de cette école, "accessible sans concours", par un ami de son frère.  

A 18 ans, son Bac Math Elem en poche, elle s’y inscrit sans trop savoir où elle met les pieds. La formation technique ne lui fait pas peur. Elle y prend même vite goût et garde "un très bon souvenir" de sa scolarité rue Nicolas Fortin. Elle se sent bien admise parmi "les copains", fils de meuniers pour la plupart. Sans être chouchoutée pour autant. Après un an de cours et quelques stages, elle intègre, par le bouche-à-oreilles, une fabrique de flocons d’avoine, à Etampes (91).  "Comme partout à cette époque, plus de la moitié de nos volumes étaient destinés aux Allemands. Mais je peux vous assurer que ces produits étaient moins bien travaillés que ceux que l’on vendait aux Français !" A la libération, son patron est arrêté du jour au lendemain.

Quelques années plus tard, elle est embauchée par l’entreprise Biscuits Brun/Pâtes la Lune qui sera rachetée par Panzani. L’après-guerre a en effet été marqué "par une fantastique modification industrielle, en France et dans le monde entier. La multitude de petites sociétés a donné naissance à de grosses entreprises", rappelle-t-elle encore ébahie. Ces fusions et rachats en chaîne génèrent transferts et compressions de personnel. "J’ai eu de la chance, je n’ai pas été virée !" Juste de la chance ? Spécialiste de la meunerie, on la sollicite souvent pour son expertise. Et ce, à tous les niveaux, que ce soit sur la qualité des blés durs ou pour des questions sur les plats cuisinés à base de pâtes. Fabienne Lavayssière développe ainsi le suivi analytique de la production de la semoulerie de Gennevilliers (92), puis devient directrice des différents laboratoires des sites Panzani. Rhône-Alpes, Provence, Aquitaine et, enfin, région parisienne, elle fait le tour de l’Hexagone.

 "Dans un moulin, on bouge ! On peut toucher les produits ! L’industrie, c’est du mouvement.”

Ce qu’elle aimait dans son métier ? "Dans un moulin, on bouge ! On peut toucher les produits ! L’industrie, c’est du mouvement. Et cela on ne le montre jamais au grand public", regrette la nonagénaire. Contrainte et forcée, la passionnée de céréales prend sa retraite à 65 ans, mais elle reste attachée à l’Aemic et garde toujours un œil avisé sur la filière. "Ils sont complètement dingues avec leur phobie du gluten !" 

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