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"La semence, levier essentiel d’innovation vers la transition agro-écologique"

21/12/2017
Marianne Roumégoux
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Interview de Catherine Dagorn et François Desprez, respectivement directrice générale et président du Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences). Propos reccueillis le 12/12/2017.

Quelles conclusions dressez-vous de votre participation aux Etats généraux de l’alimentation (EGA) ?

F. Desprez : L’une des solutions mises en avant dans la première phase des débats, s'attachant au revenu des agriculteurs réside dans la contractualisation pour une juste répartition de la valeur ajoutée. Or la filière semence l’est à 100%, et de longue date.

La 2e phase, qui concernait l’alimentation saine et durable, parie, elle, sur le succès du passage à l’agro-écologie. La semence est un levier essentiel de l’innovation pour accompagner cette transition. La semence constitue bien le premier maillon de la chaine alimentaire. Cela justifie notre légitimité à avoir été associés aux états généraux de l’alimentation. 

“La semence est le premier maillon de la chaine alimentaire”

La filière jouera donc un rôle moteur dans la transition agroécologique, à condition toutefois d’avoir accès aux nouveaux outils de sélection (non-OGM) et à la biodiversité cultivée et que soit maintenue la richesse des collections de ressources génétiques. Nous devons aussi avoir accès aux traitements de semences pour préserver notre compétitivité. La France demeure en effet le premier exportateur mondial de semences. Cette 2e étape des EGA a réuni jusqu’à 70 participants. Les propos de certains représentants de la société civile, s’exprimant sur la recherche et la biodiversité sans avoir une connaissance approfondie des sujets, nous ont parfois agacés. Mais cela nous a surtout renvoyé à notre devoir d’explication et de transparence. Répondre aux attentes des citoyens, consommateurs et clients fait partie, avec notre engagement en faveur de l’agro-écologie, des 3 grands axes du plan de filière que l’Etat français nous a demandé de construire. Le dernier consiste en la protection, l’enrichissement et la diffusion de la biodiversité. En tout, ce plan énonce 30 actions. Il a été co-construit avec les 41 familles professionnelles représentées au sein du Gnis, les interprofessions des différents filières, végétale mais aussi  animale, ce qui est plus nouveau et en lien avec la nécessité de tendre vers l'autonomie protéique. Des représentants de différents syndicats agricoles, des consommateurs, de la grande distribution et de la filière biologique ont aussi été associés à la réflexion. L’enjeu sur ce marché est d’estimer les perspectives de développement pour mettre en œuvre des plans de production de semences cohérents en termes de volumes. Nous entendons aussi développer une sélection adaptée à l’AB avec des expérimentations spécifiques au CTPS.

C. Dagorn : Plus généralement, nous allons regarder les points de convergence avec les plans des interprofessions des filières, et notamment d’Intercéréales. Les objectifs qu’elle se fixe d’ici à 4 à 5 ans nous donneront aussi des orientations. Les attentes ont beaucoup évolué et vont continuer à le faire. Nous sommes à l’écoute des signaux faibles pour définir les axes de recherche, car la sélection actuelle prépare les variétés qui seront proposées dans dix ans. Notre plan sera assorti d’indicateurs qui nous permettront de mesurer sa mise en œuvre et il n'est pas figé.

Retrouvez l’intégralité de l’interview Catherine Dagorn et François Desprez dans l’édition 205 de la revue Industries des céréales.

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